On a besoin d’une Haute autorité de l’eau dans ce pays !

Légende : Hugues Anselin, président du Cabinet Fursac, Anselin & Associés, ouvre la soirée du 17 octobre. 

 

« On a besoin d’une Haute autorité de l’eau dans ce pays, car il n’y a pas de pilote dans l’avion ! » C’est le constat dressé par Sylvain BERRIOS, maire de Saint-Maur-des-Fossés et Vice-Président de la Métropole du Grand Paris lors du débat organisé par le Cercle des élus locaux, fondé par Hugues ANSELIN, du cabinet de recrutement pour les collectivités “Fursac, Anselin & Associés” et Etienne LENGEREAU, maire de Montrouge, mardi 17 octobre dernier sur l’avenir de l’eau. En effet, la « gouvernance » de la gestion de l’eau est tellement éclatée et complexe que personne n’est réellement responsable de rien !

Etienne Lengereau, maire de Montrouge et Président du Cercle des élus locaux

Comment comprendre que près de la moitié des communes en France ne figure pas en 2023 dans un schéma d’aménagement et de gestion des eaux (SAGE) 31 ans après la loi sur l’eau qui les a instauré ? Comment accepter qu’une large part des réseaux d’eaux potables et usées soient vétustes au point d’entrainer des fuites considérables ? Comment croire que l’on continue de nettoyer nos rues et d’arroser nos parcs et jardins avec de l’eau potable alors que la pénurie guette ? Comment admettre que chacun (agriculteur, industriel, particulier…) puisse impunément prélever l’eau dont il estime avoir besoin sans tenir compte de l’intérêt général ? Et comment ne pas être sidéré par la montagne d’investissement à réaliser pour mettre à niveau nos réseaux et nos bassins de rétention, à l’heure où les collectivités peinent à boucler leur budget et où l’Etat est en faillite ?

 

 

 

 

 

 

A l’occasion de ce débat, le Cercle des élus locaux et ADVENT1 ont interrogé les Français pour mesurer leur sensibilité aux enjeux de l’eau. Si 80% des Français ont pris conscience de la pénurie d’eau qui les attend inéluctablement dans les années qui viennent à cause du réchauffement climatique, 2 sur 3 (64%) sont prêts à faire preuve de sobriété hydrique dans leur vie quotidienne. Mais les Français restent optimistes car 80% d’entre eux sont convaincus que notre pays a les moyens de s’en sortir s’il prend le taureau par les cornes et se donne les moyens de mieux gérer sa ressource en eau.

Et en effet, des solutions pragmatiques existent qui pourraient rapidement être mises en œuvre selon Pascal CONDOMITTI, adjoint au maire de Nice et Vice-Président de la métropole Nice Côte d’Azur, mais aussi responsable des affaires publiques chez VEOLIA.

Des solutions pour réduire la consommation et anticiper les fuites comme à la Métropole de Lille, avec une mobilisation de tous pour économiser l’eau : capteurs, compteurs, sondes, kits pédagogiques, tous les moyens sont bons dans la capitale du Nord pour s’engager vers la sobriété hydrique. A Sainte-Maxime dans le Var les élus ont trouvé la solution pour continuer l’arroser le golf en été sans amputer les ressources en eau potable nécessaires à la population estivale, grâce à la réutilisation des eaux usées de la station d’épuration voisine.

A Gruissan dans le Languedoc c’est avec des eaux usées que seront désormais arrosées les vignes, pour augmenter les rendements et la qualité de la production viticole.

Les élus du Cercle ne croient pas que le Plan Eau proposé par le Gouvernement cet été suffira à résoudre la crise de l’eau. La situation est grave, l’eau va manquer, le dérèglement climatique bouscule nos comportements, les défis sont considérables et nous ne sommes pas prêts ! Le Cercle des élus locaux appelle à l’achèvement de la décentralisation de l’eau qui donnera aux collectivités locales la responsabilité des choix et les moyens d’agir. Il propose que soit créée une Haute Autorité de l’Eau capable de faire valoir l’intérêt général dans la gestion de ce bien commun essentiel à nos vies.

Sylvain Berrios, Etienne Lengereau et Pascal Condomitti

 

1 Enquête réalisée par ADVENT auprès d’un échantillon représentatif de la population française selon la méthode des quotas, 1004 personnes interviewées.

Résultats enquête Advent sur les rapports des Français au risque d’une pénurie en eau