Retour sur notre soirée du mardi 9 juillet dernier en présence de Bruno Jeudy, directeur de La Tribune du Dimanche, et Christophe Borgel, ancien député, ainsi qu’Hervé Marseille, Sénateur des Hauts-de-Seine et Président du groupe Union Centriste au Sénat, James Chéron, Vice-Président du conseil régional d’Île-de-France et Maire de Montereau-Fault-Yonne, et Grégoire de Lasteyrie, Président de la communauté d’agglomération Communauté Paris-Saclay et Maire de Palaiseau.
Après avoir brossé le portrait du paysage politique actuel et rappelé ô combien ces élections législatives furent une surprise pour tout le monde, Bruno Jeudy a soulevé une série de questions.
Tout d’abord y aura-t-il un impact de ces élections législatives sur le scrutin des municipales en mars 2026 ? Si c’est le cas, alors il s’agit de savoir quel sera cet impact. La question demeure pour l’heure en suspens. Elle ne manque pas d’occuper les esprits dans les semaines et les mois à venir ….
Les élus locaux et tout particulièrement les maires sont inquiets quant à la constitution d’un nouveau gouvernement. Nombre de promesses électorales concernent directement les élus locaux et seraient autant de nouvelles charges qui pèseraient sur les communes et leur budget : cantines gratuites, politique en matière de logement, crèches…
Les élus locaux sont toujours en première ligne face aux citoyens qui s’inquiètent et qui s’interrogent.
Par la suite, Bruno Jeudy a rappelé que pour une fois cette élection méritait enfin le qualificatif « d’historique » et que le mot n’était pas galvaudé. Face à la grande clarification voulue et tant attendue par E. Macron, force est de constater que le pays est plongé dans une situation de confusion totale. Un bloc a gagné sur le papier (le Nouveau Front Populaire), un à perdu (la majorité présidentielle) et l’autre n’a pas la place qui lui revient (le Rassemblement National). Pour le directeur de la Tribune du Dimanche, le pays se retrouve donc plongé dans l’impasse.
Bruno Jeudy a également souligné que ce dimanche 7 juillet au soir, le pays s’est retrouvé avec une Assemblée nationale d’élection proportionnelle ce qui est une première sous la Vème République. On assiste selon lui à la disparition du fait majoritaire.
Or, la plupart des personnalités politiques et élus nationaux ne savent pas travailler sans le fait majoritaire. Il va pourtant falloir réussir à trouver une forme de discussion et de compromis pour espérer bâtir une coalition…
L’exemple est donc à prendre chez les voisins européens et chez les élus locaux qui, eux, savent déjà former des coalitions et trouver des compromis pour faire avancer leur territoire.
Bruno Jeudy, a également décrit le rapport de force qui se joue entre les députés et ce même au sein des mêmes groupes parlementaires. La preuve en est avec les duels entre la gauche et LFI pour être le plus nombreux sur le papier car quid des députés purgés par LFI…
Selon les estimations du journaliste, il manquerait 90 à 100 sièges pour faire passer des textes.
Enfin, le directeur de la Tribune du Dimanche est persuadé que le front républicain existe encore dans le pays. La faute selon lui aux excès du RN et ses déclarations sur le rôle honorifique du Président de la République qui ont eu un effet catastrophique. Le désistement des candidats a très bien fonctionné et le nombre de députés battus au 2nd en ayant eu 45% témoigne de la solidité de ce barrage républicain.
Pour autant, il semblerait que la prochaine bataille à scruter sera celle des présidences et vice-présidence de l’Assemblée nationale. Le RN étant le plus grand groupe parlementaire, on peut s’attendre à le voir décrocher plus de postes que sous la précédente législature.
Qui parlera avec qui ? Jusqu’où les partis sont prêts à aller et à négocier ? Voilà les questions qui vont dominer les jours à venir !